GARDE À DOMICILE, UN MÉTIER DE CŒUR, DE SENS ET D’AVENIR
Pour tout savoir du métier de garde à domicile, quoi de mieux que de donner la parole à celles et ceux qui ont fait de cette profession un métier passion ?
Quel est leur parcours ? Pourquoi avoir choisi cette voie professionnelle ? Que pensent-ils de ce métier si particulier ? Annabel (Arlon) et Salvatrice (Mons) ont accepté de partager avec nous leur quotidien de garde à domicile, de quoi nous offrir une plongée au cœur d’un métier aussi humain qu’utile !
Contribuer au bien-être des familles
Les services d’aide à domicile pour les familles et les aînés agréés par la Région wallonne s’articulent autour de quatre métiers : l’assistant.e social.e, l’aide familial.e, le.la garde à domicile et l’aide-ménager.ère social.e.
L’objectif premier de l’aide à domicile dans son ensemble, et donc de chacun de ces quatre métiers, est de contribuer au bien-être et au maintien des bénéficiaires à leur domicile. Selon la situation et les besoins spécifiques de chacun, l’assistant.e social.e définit le protocole d’aide le plus adéquat, qu’il s’agisse d’un seul type d’intervention (garde à domicile, aide-ménager.ère social.e ou aide familial.e), ou de l’intervention de plusieurs aides, qui travaillent alors de manière complémentaire.
Un accompagnement essentiel
Le ou la garde à domicile a pour rôle de contribuer au maintien des bénéficiaires à leur domicile, tout en assurant leur confort de vie. Son objectif est de garantir, grâce à sa présence de jour comme de nuit, le bien-être, le confort physique et moral, l’hygiène de vie et la sécurité de toute personne qui nécessite une présence continue.
« Les bénéficiaires sont des personnes en situation de handicap ou qui souffrent de maladies physiques ou mentales. Il s’agit aussi de personnes âgées isolées ou dont les proches ne peuvent pas s’occuper seuls. L’aide à domicile est généralement sollicitée directement par le bénéficiaire et sa famille, ou par son médecin. L’aide peut être temporaire, durant une période difficile ou suite à un accident, par exemple, ou de longue durée, dans le cas de maladies ou d’un handicap. », explique Annabel.
Outre l’aide apportée par la réalisation de certaines tâches, c’est aussi par leur présence et leur écoute que les gardes à domicile ont un grand rôle à jouer.
« Les bénéficiaires nous parlent beaucoup, parfois même plus qu’à leur aidant proche. En étant externe à leur famille et en leur offrant une écoute empathique et respectueuse, on leur donne la possibilité de se vider l’esprit, mais aussi de se libérer de certaines choses, de se livrer autrement. Ils savent qu’ils ne vont pas nous blesser ou nous attrister en nous disant ce qu’ils ressentent, à l’inverse peut-être de leurs proches. Nous pouvons donc avoir un impact très bénéfique sur leur bien-être émotionnel. On écoute sans juger, on conseille sans brusquer… Et on rigole aussi beaucoup avec eux, quand ils ont envie de légèreté ! », ajoute-t-elle.
Le ou la garde à domicile intervient chez les bénéficiaires pour les aider dans tout ce qui touche à leur bien-être à domicile, selon un plan établi par l’assistant.e social.e. Ses tâches sont adaptées aux besoins et à la situation de chaque bénéficiaire et sont donc très variées, comme l’explique Salvatrice :
« Nous assistons les familles dans certains actes du quotidien, par exemple la mise au lit, la prise de médicaments ou la préparation d’un petit repas. Je m’assure également de l’hygiène sanitaire de la personne. Je suis aussi et surtout présente pour soutenir psychologiquement le bénéficiaire : je l’écoute, je lui parle, je le stimule et je l’occupe pour qu’il passe un bon moment ! ».
Le ou la garde à domicile s’assure également du bien-être général et de la sécurité du bénéficiaire en restant toujours attentif à ses besoins et aux signes éventuels de mal-être (évolution de l’état de santé, nouveaux soins nécessaires, maltraitance de la part des proches, etc.). Il ou elle joue en ce sens un rôle de veille essentiel et permet de prévenir ou de pallier certaines difficultés physiques, morales ou autres. Il ou elle communique ensuite ses observations à son ou sa responsable, de sorte que l’équipe du service d’aide à domicile effectue le suivi adéquat.
« En tant que garde à domicile, on assure par notre présence la sécurité du bénéficiaire. On effectue aussi certaines tâches telles que la levée du matin, la prise du petit-déjeuner, quelques soins d’hygiène… mais ce n’est presque pas le plus important ! Ce qui compte surtout pour les bénéficiaires, c’est que l’on soit là, à leurs côtés. », explique Annabel.
Salvatrice poursuit : « On joue aussi un rôle auprès des aidants proches. On n’agit bien sûr pas directement pour eux, mais on leur sert de relais, on leur permet de souffler, de s’aérer pendant que nous sommes présents. Ils trouvent aussi en nous une écoute qu’ils n’ont peut-être pas autrement, et cela leur fait du bien. »
L’esprit d’équipe avant tout
Le ou la garde à domicile travaille de manière autonome et se rend seul.e chez ses bénéficiaires. Ses prestations s’organisent en journée et durant la nuit.
« Si ce rôle nécessite donc un sens de l’organisation et une capacité à prendre des décisions sur le terrain, le métier de garde à domicile est cependant tout sauf solitaire. », précise Salvatrice.
Outre le contact avec les bénéficiaires et leur famille, le ou la garde à domicile est en effet entouré.e par son équipe, en particulier par son assistant.e social.e référent.e.
Annabel raconte : « Une fois par mois, toute l’équipe se réunit pour discuter des bénéficiaires et faire le point sur ce que nous pouvons faire ensemble pour améliorer leur qualité de vie. En dehors de ces réunions, nous communiquons régulièrement entre gardes à domicile, puisque nous sommes plusieurs à nous relayer chez un même bénéficiaire. Ces contacts nous permettent d’échanger et de nous soutenir lorsqu’une situation est plus difficile. Nous collaborons aussi avec d’autres intervenants internes (aide familial.e ou aide-ménager.ère social.e), ainsi que des intervenants externes (médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, etc.). Pour assurer un partage des informations efficace, nous utilisons un cahier de communication qui reste chez le bénéficiaire. »
« On communique beaucoup entre collègues, c’est un véritable travail d’équipe. Nous mettons tout en œuvre pour garantir un suivi global des bénéficiaires aussi bon que possible. Je me sens très entourée et écoutée par ma cheffe. », ajoute Salvatrice.
Garde à domicile, une voie de cœur, un quotidien qui fait sens et un métier d’avenir
Celles et ceux qui exercent le métier de garde à domicile s’accordent sur le même point : s’ils aiment tant leur métier, c’est parce qu’il leur apporte du sens. Se savoir utile, contribuer chaque jour à son échelle à rendre la vie d’une personne meilleure et assurer un rôle essentiel dans la société leur apporte une profonde satisfaction.
Annabel ajoute : « Il y a une grande demande d’aide à domicile et celle-ci ne fera qu’augmenter avec le temps. Si on cherche la sécurité de l’emploi, mais avant tout une profession profondément utile et riche en contact humain, c’est vraiment le plus beau des métiers. J’apporte beaucoup aux bénéficiaires et je reçois tout autant. Ils m’offrent leur vécu, leurs expériences… c’est très riche ! »
Salvatrice confirme : « Les bénéficiaires m’apportent énormément. Je prends beaucoup de plaisir à échanger avec eux et j’aime particulièrement écouter les personnes âgées me raconter leur vie. Les bénéficiaires et leurs familles sont très reconnaissants, ils me remercient souvent. C’est une joie pour moi de voir que je fais une petite différence dans leur vie. Les aspects plus difficiles de ce métier (le décès d’un bénéficiaire, par exemple) sont compensés et même largement dépassés par ses côtés positifs. ».
Devenir garde à domicile
Si vous avez envie de vous sentir utile et que vous appréciez le contact humain tout comme Annabel et Salvatrice, ce métier est peut-être fait pour vous !
Les qualités indispensables
Pour Annabel, « le plus important est de faire preuve de patience, car on passe beaucoup de temps avec les bénéficiaires. Il faut aussi et surtout faire preuve d’empathie et être capable d’offrir une écoute attentive et bienveillante, sans jugement. ».
Salvatrice ajoute : « Toute personne capable de travailler en autonomie, de réagir rapidement face à certaines situations et de prendre des décisions est armée pour faire ce métier. À cela s’ajoute bien sûr avant tout l’envie d’aider les autres. On rentre dans l’intimité des bénéficiaires, il est donc aussi important d’être très respectueux, de ne pas poser de jugement et de savoir se faire discret. Ce n’est pas un métier routinier, au contraire : on ne s’ennuie jamais ! C’est super pour celles et ceux qui aiment les journées variées, mais il faut avoir un esprit d’adaptation et être organisé. ».
Annabel conclut : « On ne peut pas savoir ce que c’est tant qu’on n’a pas essayé ! Par contre, rares sont ceux qui arrêtent lorsqu’ils ont découvert le travail de garde à domicile. Généralement, quand on commence, on y reste ! Une fois qu’on a gouté à cette satisfaction d’être utile, ce serait difficile d’envisager un travail moins essentiel. ».
L’accès à la profession
La formation nécessaire pour accéder au métier de garde à domicile est la même que pour celui d’aide familial.e.
Il existe plusieurs filières pour suivre cette formation :
- L’enseignement de Promotion Sociale, qui propose différents types d’horaires : https://formations.siep.be/formation/secteurs/analyse-aide-conseil/
- L’enseignement secondaire professionnel de plein exercice : https://formations.siep.be/formation/secteurs/analyse-aide-conseil/
- Les centres de formation reconnus :
http://www.admr.be/fr/centre-de-formation-admr-cfadmr
Si vous avez suivi vos études à l’étranger, une équivalence de diplôme reconnue par la Fédération Wallonie-Bruxelles est possible. http://www.equivalences.cfwb.be/
Annabel raconte : « Je suis devenue garde à domicile suite à la fermeture de ma société. Je voulais un emploi qui me convienne vraiment, un métier que j’aime. Je l’ai trouvé ! Grâce à mon diplôme d’éducatrice à la petite enfance, j’ai pu accéder à ce métier sans suivre de nouvelle formation. Je me suis lancée pour tester… et j’ai adoré, tout simplement ! On se sent utile. On sait pourquoi on fait ce métier, on met des choses en place et on est là pour constater les résultats. C’est très satisfaisant. ».
Vous n’êtes pas qualifié.e aujourd’hui, mais vous envisagez une reconversion ? C’est tout à fait possible !
Dans le secteur de l’aide à domicile, il y a presque autant de personnes qui y font toute leur carrière que de travailleurs qui se lancent à la suite d’un changement de vie ou dans le but de se reconvertir professionnellement.
D’après Annabel, « si on a la fibre sociale, je pense qu’on arrive à un moment ou un autre à ce type de métier. Personnellement, je n’ai pas pensé d’emblée au moment de choisir mes études que j’allais me diriger dans cette voie, mais ma vocation m’a rattrapée. Je suis heureuse d’avoir découvert ce métier-là et je ne pourrai plus faire autre chose, j’ai trouvé un sens à ma vie professionnelle. ».
Quant à Salvatrice : « J’ai suivi des études d’aide familial.e, mais j’ai commencé ma carrière en maison de repos. À 40 ans, j’ai voulu changer de vie et me lancer un nouveau défi en exerçant enfin ce métier auquel j’avais été formée. 14 ans plus tard, je suis encore là et j’aime toujours autant ce métier ! ».
Les formations
Si vous souhaitez suivre une formation pour devenir garde à domicile, vous aurez le choix entre plusieurs options. Pour trouver la formation qui vous conviendra le mieux, renseignez-vous sur ENSEIGNEMENT.BE ou contactez celles et ceux qui pourront vous conseiller : le FOREM et/ou le SIEP.
Vous pouvez également en discuter avec le service d’aide à domicile agréé par la Région wallonne le plus proche de chez vous. Trouvez-le ici.
Annabel précise : « Les formations d’aide familial.e abordent beaucoup de sujets (déontologie, nutrition, communication, psychologie, etc.), je trouve que c’est très intéressant. Il est primordial pour nous d’être sensibilisés à tous ces thèmes, car il s’agit d’un métier très varié et nous devons y être préparé.e.s. Bien sûr, on continue d’apprendre ensuite chaque jour sur le terrain ! Personnellement, j’adore découvrir de nouvelles choses et suivre des formations de manière générale, donc j’apprécie qu’avec ce métier, je sois amenée à suivre des formations complémentaires chaque année, tout au long de ma carrière. Cela me passionne et cela m’aide, en plus, à m’améliorer de manière continue et à mieux accompagner mes bénéficiaires. »
Postuler ou consulter les offres d’emploi
Ce secteur de l’aide à domicile vous intéresse ? Vous aimez vous sentir utile et vous souhaitez contribuer au bien-être d’autrui ? Optez pour un métier de cœur, de sens et d’avenir ! Entamez votre nouvelle carrière de garde à domicile dès maintenant en postulant ou en suivant une formation et rejoignez nos équipes !